Quels changements pour les Médecines Non Conventionnées ?

Une évolution en nette progression : 

    Depuis une trentaine d’années, la pratique des MNC chez les particuliers a fortement augmenté. D'après le sondage « IFOP/ Les Français et les médecines naturelles » (nov. 2007), il apparaît que près de quatre Français sur dix (39%) déclarent avoir recours aux médecines « naturelles » (non conventionnés), principalement à l'homéopathie (27%). Ces médecines sont jugées efficaces par une très large majoritée d'entre eux lorsqu'elles sont utilisées en prévention (78%), pour soigner les maladies liées au stress (77%) ou pour traiter les maladies bénignes (76%). Cette progression des MNC est dite de « boom » dès les années 80.
Les MNC séduisent de plus en plus de monde ; certaines font même leur entrée dans le secteur hospitalier, comme l’acupuncture (CH Pitié-Salpêtrière de Paris, hôpital Beaujon à Clichy ou encore l’hôpital Bichat de Paris 18) l’homéopathie (St-Jacques à Paris et Hôpital de Fleyriat, Ain) l’ostéopathie (centre hospitalier d’Arcachon) ainsi que l’hypnose, utilisé comme anesthésiant à l’hôpital Ambroise Paré. Cette forte progression s’explique grâce à plusieurs facteurs. Dans un premier temps, à cause du manque des médecins généralistes, qui banalisent l’aspect psychologique et humain du patient. Ils ne sont pas assez à l’écoute de celui-ci et pratiquent des consultations « express » par manque de temps, alors que le dialogue patient/médecin est primordial pour permettre un bon rétablissement à tous les niveaux. En moyenne, un médecin consacre aujourd'hui seize minutes à son patient (Institut des Sciences). 

 

« La médecine scientifique n'a pas perdu son efficacité, mais son humanité. » Le Point. 

 

Le deuxième facteur de cette progression est la trop grande technicité de la médecine conventionnel qui effraye les Français à cause de fait médiatisés tels que :
    -           Le procès du scandale sanitaire de l'hormone de croissance (mort de 111 jeunes dans les années 90)
    -           Le Mediator, un antidiabétique prescrit comme coupe-faim et accusé d'avoir causé la mort d'au moins 500 personnes depuis les années entre 1976 et 2009.
    -           Le 25 juin 2009, Michael Jackson succombait à l'âge de 50 ans d’une surdose de propofol, un anesthésiant extrêmement puissant utilisé en milieu hospitalier, que la star utilisait comme somnifère, sur les « bons » conseils de son médecin. 
Mais également à cause des effets secondaires et non négligeables des médicaments allopathiques qui entraînent fatigue, somnolence, difficulté à se concentrer, mal de tête… Chaque décision thérapeutique est dictée par le rapport bénéfice/risque. C’est une cause supplémentaire qui plaide en faveur des MNC.
Cependant, les médecines non-conventionelles ne s’adresse pas à des maladies aiguës graves, mais à des troubles généralement bénins qui vont, viennent et s’améliore souvent spontanément. L’effet placebo joue d’ailleurs bien son rôle : du seul fait de prendre un traitement, les patients se sentent mieux. Cet effet existe pour toutes les thérapeutiques, mais prend une importance maximale lorsqu’il s’agit de soigner des troubles fonctionnels, c’est-à-dire des troubles qui ne sont liés à aucune anomalie d’un tissu ou d’un organe. (cf. notre article sur l’effet placebo)
Pour ces multiples raisons, les Français sont confortés dans ces nouvelles pratiques où les patients sont plus d’autant plus considérés en globalité. On se fait hypnotiser pour arrêter de fumer, on court chez l'ostéopathe (environ 15 millions de consultations par an) pour chasser le mal de dos, on avale  même des granules homéopathiques contre le rhume et on pratique le tai-chi pour garder la forme. 
Le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) reconnaît et autorise quatre MNC: l'acupuncture, l'homéopathie, la mésothérapie et l'ostéopathie, qui seraient pratiquées par près de 24 000 médecins, soit un sur quatre. La demande grandissante du public favorise les débouchés pour les professionnels.
Un centre de formation a alors vus le jour : le CERFPA. Il propose des formations privés d’enseignement supérieur dans la plupart des secteurs associés aux médecines non conventionnés : naturopathie, nutrition, phytothérapie, hygiène vitale, homéopathie, massage tuina, etc.  
Le champ des MNC apparaît comme un domaine qui commence à se structurer pour épurer la profession et éviter son exercice par des charlatans. Plusieurs organismes sont donc mis en place comme le Syndicat National des Médecins Homéopathes ou le Syndicat des Médecins Acupuncteurs de France.      
Ci-dessous, un tableau regroupant toutes les sections des catégories socio-professionnelles utilisant les MNC en France ces dix dernières années.