Les médecines non conventionnelles en Europe

« L’Organisation Mondiale de la Santé encourage les médecines traditionnelles » 

 https://www.who.int/fr/

 

 

Parce qu’elle l’estimait « requise » et « pertinente », l’OMS a publié en 2002 dans un rapport sa stratégie pour la médecine traditionnelle pour 2002-2005.
L’organisme distingue les médecines traditionnelles (MT), bien implantées dans les pays en voie de développement, des MNC, présentes dans les pays où le système de santé prédominant est basé sur l’allopathie. Elle reconnaît également les fortes réserves et souvent le scepticisme marqué quant aux bénéfices revendiqués par les MNC, notamment de la part des organismes de réglementation et des institutions de chacun des pays.
En ce qui concerne les médecines traditionnelles, à l’issue du congrès international organisé à Pékin au printemps 2000 par l’OMS, où des délégations étaient chargées de présenter les médecines  traditionnelles homologuées ou en cours d’homologation dans leur pays d’origine, l’OMS s’est donné pour mission de favoriser les échanges scientifiques pour ces médecins dans tous les pays et surtout « d’obtenir de ces pays que chaque citoyen ait le droit d’opter pour la médecine de son choix ».
L’Europe exerce une nette influence sur la France pour faire avancer notre pays au niveau de reconnaissance des MNC des autres pays européens. Le Parlement européen octroie d’ailleurs chaque année un prix Nobel alternatif, qui distingue trois catégories de thérapies : la première est celle des médecines alternatives (homéopathie, acupuncture…), la seconde est celle des médecines complémentaires non conventionnelles (ostéopathie, chiropractie, naturopathie…), la troisième relève du domaine paramédical (musicothérapie, méditation…). Cette pression européenne se remarque particulièrement depuis la résolution adoptée par le Parlement européen sur le statut des médecines non conventionnelles le 29 mai 1997.
Cette résolution est issue des débats menés depuis 1992 par
Paul Lannoye, député belge. Elle demande la mise en place d’un processus de reconnaissance des médecines non conventionnelles, en donnant la priorité à huit disciplines : chiropractie, homéopathie, médecine anthroposophique, médecine chinoise (incluant l’acupuncture), naturothérapie, phytothérapie, ostéopathie et shiatsu. 
Si la Communauté européenne représente l’ensemble des pays européens, le statut des MNC est cependant différent dans chaque état. La différence d’opinion des pays s’illustre parfaitement avec les résultats de vote du Parlement Européen sur le rapport en 1997 de P.Lannoye : 152 voix pour, 125 voix contre et 28 abstentions ! 
Le député P.Lannoye sépare l’Europe en deux zones, selon leur politique de santé. Les pays du sud, avec la France, la Belgique et le Luxembourg, considèrent que seuls les médecins peuvent pratiquer les soins de santé, exception faite de certaines professions ou il  serait permis de pratiquer des actes médicaux déterminés. Les pays du nord, ont quant à eux une approche toute inverse : chaque personne peut pratiquer les soins de santé, mais certains actes sont strictement réservés aux médecins, qui sont la référence et détiennent l’autorité pour l’organisation des soins et la politique de santé.

 

 

Pays libéraux : la plupart des médecines alternatives y sont acceptées.
Pays centralisateurs : aucune médecine alternative n’y est officiellement reconnue, sauf exceptions tolérées.
Pays en mutation : en voie de libéralisation.
Zones "blanche" encore à explorer...